Le philosophe et essayiste français André Glucksmann décide de soutenir Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, car, écrit-il dans une tribune pour "Le Monde" daté de mardi, "la leçon d'avril 2002 n'a débouché sur aucun renouveau conceptuel au PS".
"Sarkozy rompt clairement avec cette droite habituée à cacher son vide derrière de grands concepts pontifiants", observe André Glucksmann. L'intellectuel se félicite notamment que le ministre de l'Intérieur "dénonce le martyre des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye, les massacres au Darfour et l'assassinat de journalistes, puis énonce une règle de gouvernance fort éloignée de celle de Jacques Chirac."
"Que répond la gauche ? Peu de chose malheureusement. Où se niche le combat d'idées qui fut si longtemps son privilège ? Où s'est égaré l'étendard de la solidarité internationale, fierté autrefois du socialisme français ? ", s'interroge-t-il.
"Pas question d'incriminer une candidate que je respecte -même si je n'avale pas sa justice chinoise élevée en modèle de célérité. Elle se trouve aux prises avec un vide plus grand qu'elle", écrit le philosophe, qui constate que "la leçon d'avril 2002 n'a débouché sur aucun renouveau conceptuel au PS".
"Jamais au cours d'une vie longue et pleine d'engagements, je n'ai pris publiquement parti pour quelque candidat, sauf au deuxième tour de mai 2002", rappelle André Glucksmann. "Ma décision faite de douleurs anciennes et de perspectives nouvelles est réfléchie", assure-t-il, en se disant conscient que son ralliement à Nicolas Sarkozy lui fera "perdre des amis".
Avouant avoir un temps rêvé d'une candidature de Bernard Kouchner et ne pas partager toutes les options du candidat UMP, il estime que "voter n'est pas entrer en religion, c'est opter pour le projet le plus proche de ses convictions". AP
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